Témoignage de Geogette Hallet : 1ère partie

Le ciel ou l'enfer que préférez-vous? SEPTICEMIE A KLEBSIELLA
  •   Lorsque les médicaments sont donnés aux patients à dose élevée, ceux-ci deviennent une drogue. Les médecins me les prescrivaient pour me faire oublier les moments douloureux que je vivais. Je ne supportais plus la vie ; j'étais continuellement en dépression. J'avais peur de vivre car je ne voyais que le mauvais côté des choses. J'étais angoissée, anxieuse. Je ne savais pas comment résoudre mes problèmes et, pour les affronter, je prenais des médicaments qui m'aidaient à survivre. Je ne vivais plus dans la réalité. Je croyais en Jésus mais il était très lointain.
  •    Je vivais dans un état second. J'avais parfois de très violentes colères, je ne me reconnaissais plus;  aussi, début Mars1978,craignant que mon état s'aggrave, je demandai à mon médecin de m'hospitaliser pour suivre une cure de désintoxication. Je voulais me sortir de ce piège.
  •    J'ai placé mes enfants, Christian et Roselyne, chez une nourrice pour une durée de trois semaines. Mon hospitalisation était prévue pour quinze jours. J'ai annoncé à mes voisins que je partais en vacances.
  •   A l'hôpital, au bureau des entrées, une fiche de renseignements m'a été remise sur laquelle était écrit:"-Qui avertir en cas de complications?"Je rentrais pour un court séjour, j'avais confiance en les médecins, aussi j'ai inscrit: " PERSONNE..."En rendant ma fiche, j'ai remis tous mes papiers administratifs ainsi que la carte du don de mon corps à la médecine.
  •    Le médecin m'a prescrit douze perfusions de Valium bien que j'ai averti que cela m'était contre- indiqué. J'avais subi un test et il s'était avéré que le Valium ne me convenait pas. Le médecin n'en a pas tenu compte. A la septième perfusion, je me suis sentie trés mal. J'ai pris ma température, j'avais plud de 40°.J'appelai le médecin. J'entrai dans une violente colère au cours de laquelle je les insultai ( c'était comme si j'avais un dernier soubresaut de vie ) et je tombai dans le coma dépassé.
  •     Losque je suis entrée à l'hôpital, j'ai attrapé froid, j'ai eu une rhinopharynngite, une broncho-pneumonie et j'ai eu le poumon droit voilé. J'ai eu une trachéotomie parce que mon état exigeait une assistance respiratoire et des massages cardiaques externes. Alors que j'étais dans le coma les médecins m'ont fait une exploration dans le but de connaître l'origine de la septicémie à Klesiella diagnostiquée. Comme il n'y avait aucune réaction aux piqûres de gentamicine, le médecin m'a reconnue cliniquement morte ( coma dépassé de 48 heures).Pensant que c'était terminé, ils m'ont transporté à la morgue. L'infirmière responsable de conduire le chariot sur lequel était mon corps a eu très peur lorsqu'elle a vu, à la morgue, une partie de mon corps se mettre à remuer! C'était une personne d'une cinquantaine d'années et, par la suite, elle s'enfuyait quand elle me voyait dans les couloirs
  •      Ce n'est que la puissance agissante de D.ieu qui pouvait me faire revenir à la vie.
  •      Quand j'ai repris conscience, la première fois, j'avais le corps couvert de tuyaux. Il y en avait dans le nez, la gorge, les oreille et au niveau des clavicules. Mes mains et mes pieds étaient fixés au lit. J'étais reliée à un électrocardiographe. Pendant les huit premiers jours suivant la mort clinique, je sombrais très souvent dans le coma. Aprés un mois dans le service de réanimation et soins intensifs, je reprenais progressivement pleinement conscience. 
  •       A ma plus grande stupéfaction, la première personne que j'ai vue était ma soeur assise à côté de moi, puis mes parents. Ils se relayaient pour venir me voir. Ils ont rencontré les médecins pour leur poser la question suivante:  "Comment se fait-il qu'elle soit dans le coma et couverte de tuyaux ?
  •        Les médecins leur ont répondu:
  •        "Malgré tous les soins que nous lui avons prodigués, elle est morte. Mais nous ne comprenons pas ce qui s'est passé Elle est revenue à la vie et nous estimons, maintenant, qu'elle n'est pas trop mal, même si elle a des moments comateux."                                                              
  •  Quand j'ai réalisé dans quel état je me trouvais, j'ai eu un choc: à 32 ans, j'étais grabataire, c'était horrible. J'avais une sciatique droite, tout le côté droit était touché par une hémiplégie, j'avais une descente d'organes et une cystite. Je ne pouvais pas bouger du lit et cette sciatique me faisait terriblement souffrir. Les médecins me laissaient peu d'espoir de remarcher un jour; j'étais désespérée et je pleurais. Ma pensée allait vers mes enfants, Christian âgé de 8 ans, et de Roselyne 5 ans. J'étais en instance de divorce. Mes parents étaient âgés, Papa 81 ans et Maman 69 ans. Ils auraient des difficultés à s'occuper de nous trois, aussi je me faisais du souci pour notre devenir. Je craignais que mon ex- mari obtienne la garde de nos enfants. 
  •          A la sortie du coma, et après m'avoir détachée, les médecins m'ont promenée en ambulance d'hôpital en hôpital et ont pratiqué toutes sortes d'examens pour rechercher les causes de cette septicémie à Klebsiella. les médecins m'ont dit ne jamais avoir trouvé la cause précise, ce dont je doute. De puis ce jour je ne leur accorde plus une confiance totale.                                                                                   

             Aprés les soins intensifs, une période de rééducation m'a été nécessaire, à raison d'une heure par jour avec le Kinésithérapeute jusqu'à ma sortie de l'hôpital; en même temps, j'ai réappris à parler et à marcher car je ne tenais pas debout. Je suis sortie de l'hôpital au bout de trois mois. J'arrivais à parler, même si parfois on ne comprenait pas bien ce que je disais, car j'articulais mal. Mon état a nécessité de nombreux soins et de rééducation car,lorsque ma jambe droite s'ankylosait, je tombais. Cette rééducation a duré jusqu'en 1982.

             Lors de ma première consultation externe, j'ai signalé au médecin que j'avais des bourdonnements dans les oreilles et que je n'avais plus d'odorat.il me répondit:  

              " Cela est dû à la gentamycine qu'on vous a injectée."

               De plus, il m'a répété ce qu'il avait dit à mes parents.

               Mon cas étant  très rare, mon expérience servira pour soigner d'autres malades; dans cette perspective, un article a paru sur le journal médical.    

                Quelques années plus tard, j'ai quitté la région parisienne pour raison de santé.les médecins m'ont vivement conseillée de partir dans le Midi, ou j'avais des amis, m'annonçant que si je restais à Paris, c'était le fauteuil roulant qui m'attendait à vie. Je le crois car lorsque je me rends à Paris pour voir ma famille, au bout de quelques jours mon état de santé se dégrade.

                                                                                                                                                                                                    


 



03/08/2012
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