Le Paysan

LE PAYSAN

 

Comme il se faisait tard

Et que les ténèbres s’épaississaient

Je crus voir une lueur

Dans la plaine de mon Père

 

Aveuglé par l’obscurité

Je tendis mes mains sales

Vers l’horizon de la ville

Je distinguai une étoile

 

Pourquoi faire, à quoi bon ?

Elle est si loin de moi

Si petite, si frêle

Elle appartiendrait au Roi

 

Comme il se faisait tard

Et que les ténèbres s’épaississaient encore

J’eus craint qu’elle s’en aille

Comme une âme en péril

 

Pourquoi faire, à quoi bon ?

Puisque la vue m’a quitté

Il paraitrait qu’il y a là-haut

Un royaume rempli de lumière

 

Mon cœur désire tant satisfaire

Le cœur de mon Père

Pourquoi faire, à qui la faute ?

Combien de temps encore ?

 

Mon œil te voit, dit-Il

Quand tu vannes tes chaises

Quand tu cherches les lettres bossues

Quand tu danses d’un pas sûr

 

Et lorsque tu passes là près de Moi

Je sais que ton cœur bât fort

Car pour moi tu es devenu ce tison brûlant

Toujours, je t’aime car tu es mon enfant

Joëlle

 



13/08/2012
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